Actionnariat et concentration

Partager cet article

Un nombre relativement faible d’entreprises joue un rôle prépondérant dans l’économie. Ainsi, la concentration des entreprises reste une réalité.

Dans la perspective de la rédaction de son rapport annuel sur la structure générale de l'actionnariat des entreprises wallonnes, l'équipe économie du CRISP a réalisé une mise à jour de l'actionnariat, des participations et de l'appartenance aux groupes des 100 plus grandes entreprises présentes en Wallonie classées selon quatre critères : le chiffre d'affaires, l'effectif employé, le capital et le total bilantaire. Ces entreprises représentent ensemble une part considérable de l'économie wallonne.

À titre d'illustration, les cent premières entreprises du classement de 2013 selon le chiffre d’affaires globalisent ensemble 61 % du chiffre d’affaires des sociétés présentes en Wallonie contenues dans la base de données du CRISP. Suivant la même logique, le pourcentage pour les cent premières entreprises du classement selon l’emploi est de 39 %.

Les classements des cent premières entreprises selon les différents critères ont permis de mettre en évidence que la part des groupes étrangers dans les cent premières entreprises est majoritaire, quasiment quel que soit le critère étudié. En 2013, elle atteint 47 % sur la base du critère du total de l’actif, 50 % selon le critère de l’emploi, 67 % selon le critère du capital souscrit et 70 % selon le critère du chiffre d’affaires. Fait notable pour l’année 2013, la part des groupes étrangers dans les cent premières sociétés est restée stable par rapport à 2012 quel que soit le critère étudié.

Géographiquement parlant, nos proches voisins sont les plus présents dans l’actionnariat wallon. Quel que soit le critère observé, les groupes français, allemands, néerlandais, britanniques ou suisses constituent la grande majorité des groupes étrangers. Si on ajoute à ceux-ci les groupes américains et indiens, l’ensemble représente, en 2013, environ 90 % de la part des groupes étrangers, quel que soit le classement.

L’analyse confirme par ailleurs que l’État belge et la Région wallonne sont d’importants pourvoyeurs d’emplois avec, pour le premier, 19 % en 2013 (notamment SNCB, Belfius, Bpost, Belgacom) et, pour le second, 1,8 % (dont les TEC, la SWDE, Trace, la Sonaca) du total des emplois concentrés dans les cent premières entreprises en Wallonie. Du côté du capital, les pouvoirs publics belges sont également très présents puisque, en 2013, l’État belge détenait environ 7 % du capital des cent premières entreprises présentes en Wallonie (à nouveau Belfius, SNCB, Belgacom, Bpost), tandis que la Région wallonne concentrait 5,9 % de ce même total en 2013 (SWDE, Sofico, Sogepa, SRIW, Sowaer, FSIH, Wespavia, SWL).

L’analyse par secteur d’activités montre que la progression dans le classement selon le critère de l’emploi des groupes d’intérim, observée depuis plusieurs années, marque une stabilisation en 2013. L’emploi dans l’industrie pharmaceutique (GSK, Janssen, Baxter) et dans le secteur aéronautique est en légère progression. Les groupes industriels sont toujours bien présents, avec notamment Mittal, GDF Suez, BASF, Caterpillar, Umicore, AB Inbev, Coca-Cola, Mitsubishi (AGC Glass Europe), IBM, Barco et Alcatel Lucent, même s’ils ont globalement perdu du terrain. Quant à eux, les services financiers, secteur particulièrement touché par la crise économique, continuent à se tasser, quel que soit le critère étudié.

Enfin, l’étude des évolutions au sein du classement des cent premières entreprises présentes en Wallonie selon le critère du capital souscrit met en évidence d’importantes fluctuations au fil des années. Ce phénomène pourrait s’expliquer notamment, d’une part, par la concurrence fiscale à laquelle s’adonnent les différents pays, notamment en Europe, et, d’autre part, par le caractère plutôt incertain de l’évolution de la fiscalité dans un contexte de crise économique et de rareté des ressources publiques.

De manière générale, l’ensemble des critères en 2013 sont en recul en valeur absolue par rapport à 2012, à l’exception du capital. Cette tendance reflète une conjoncture économique morose qui pousse les entreprises à renforcer leur fonds propres.

Les classements des 100 premières entreprises présentes en Wallonie sont disponibles en cliquant sur le lien suivant : ici.

Un mot vous échappe ?
Rendez-vous sur le glossaire